VISIO CONFERENCE SUR  GAUDI  LE 8 DECEMBRE 2022


La 3ème conférence du cycle de visio culturelles, animée par Géraldine Bretault, était consacrée à Antoni Gaudi  Cornet dont le musée d’Orsay lui a consacré une exposition du 12 avril au 17 juillet 2022.
Architecte catalan génial associé à l’Art Nouveau, Gaudi est digne d’une postérité mondiale. Ces œuvres construites dans leurs intégralités font partie de l’ADN de Barcelone. Il consacra sa vie entière à leurs réalisations.  Multiples et variées de style inimitable et éclectique que ce soit dans l’art des jardins, que dans celui des sculptures, ou des façades d’immeubles ou encore  de leurs intérieurs, elles présentent un fort caractère allant jusqu’à l’extravagance, récoltant à son époque nombre de critiques. Aujourd’hui certaines d’entre elles sont inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Ses disciples dans le sens collaborateurs, ont poursuivi ce mouvement moderniste à travers différents ouvrages ou ont participé aux travaux de la Sagrada Familia, œuvre inachevée mais toujours en chantier. Chacun a « apporté ses pierres » à l’édifice et continué à être perpétué.
Né de santé fragile le 25 juin 1852 à Reus, très jeune il se promène dans la nature et en fait une source d’inspiration directe à l’image de Léonard de Vinci. Sa capacité d’observation est extraordinaire et peu commune. De part, l’activité en chaudronnerie de sa famille, il recherche et exploite pour son art, la métamorphose de la matière.
Son art surréaliste est capital dans la genèse de cet artiste hors du commun.
Doué pour les études, il s’investit dans un mouvement d’architecture en pleine mutation au début du XXème siècle. Le directeur d’université aura cette phrase célèbre lors de la remise de son diplôme :« Nous avons accordé le diplôme à un fou ou à un génie ». Violet Le Duc, l’influence complètement, le néo-gothique l’inspire mais les arcs boutants le gêne. Il n’aura de cesse de travailler pour s’en dispenser dans ses conceptions. Par son observation de la nature qui le fait bien .Elle lui donnera les clés pour s’en priver.

C’est l’époque où I Defons Cerda comparable à Hausmann, établi son plan de restructuration de la ville de Barcelone à l’image de Paris avec ses quartiers moyenâgeux. Mais la capitale catalane est un port cerné d’enceinte et de collines. Le manque de logements est criant. Il pratique donc de larges ouvertures (Rumblas) qui seront jalonnées d’immeubles dont les plans de façades ne sont pas imposés ce qui donnera tout loisir de créativité puisqu’à l’initiative des propriétaires.
Il contrevient aux règles de la ville à la hauteur des immeubles.
L’artiste rencontre Ensebi Güell en 1878, riche industriel dans le textile, qui devient son ami et mécène, par un fait peu commun compte tenu de son caractère ombrageux, il lui donnera toute l’attitude pour créer et concevoir dans différents domaines. Il coordonne tous les corps de métiers.
Gaudi sait manier le sobre et la fantaisie. Il utilise différents matériaux y compris le réemploi (céramiques récupérées dans les décharges et utilisées suivant la technique du Trencadis, connue depuis de plus 3000 ans et largement exploité par la suite par la prodigieuse Niki de Saint Phalle)
Durant la période de sa maturité soit une décennie, ses œuvres se succèdent et que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, c’est un éblouissement de technologie et d’harmonie. Entre autres nous pouvons citer :
La casa Vincens, la toute première puis à la suite de sa rencontre avec Güell, c’est une succession d’édifices tous plus ingénieux et extravagants les uns que les autres.
C’est d’abord, la construction d’un grand hôtel pour Güell et son puit de lumière spectaculaire accompagnée par la conception de meubles à l’asymétrie que l’on retrouve chez Dali, des pavillons adjoints au palais, des bodegas, et au final, le jardin avec sa célèbre salamandre.
Ce sont : La casa Batllo nommée aussi la maison des os avec sa façade polychrome, la casa Mila ou Perdrera avec son toit à couper le souffle et sa façade ondulante. Ce sont aussi les folies construites autour de Barcelone.
On peut noter une particularité pour la casa Calvet qui est un mélange de gothique et de baroque, tout en incorporant une sensibilité moderniste. Le Saint Père martyre rappelle le patron du propriétaire ainsi que les motifs des champignons car Calvet  était mycologue.
Le Palau de la Musica Catalana, la manzana de la Discordia dont les trois propriétaires se disputèrent le génie de Gaudi, d’où leurs décorations de trois styles différents. La maison desbâillements, très appréciée des touristes car mouvante et changeante dans la lumière.
Hors la ville, on peut admirer la crypte Gaudi (colonia Güell) dont l’église est restée inachevée faute d’argent.
C’esr encore Torres Bellesguard ou casa Figuéras, au pied du mont Tibidalo avec son allure de château.
Et pour achever, on n’oublie surtout pas l’œuvre majeure, la Sagrada Familia :
celle d’un homme très pieux, dont la vie privée est inexistante car tout à ses œuvres : Il meurt renversé par un tramway sans l’avoir terminée  le 10 juin 1926. On a du mal à le reconnaître tant son état physique est lamentable. Il vit dans et pour son chantier. Il a l’air et vit comme un miséreux.
Son œuvre nous reste qui gratifie son génie créateur.
N’hésitez pas à vous rendre à Barcelone pour en voir tous les aspects. Il vous faudra un séjour de plusieurs jours.